J’ai commencé à travailler sur ce projet au début de l’hiver 2012, après avoir récemment déménagé en Islande et pendant une période de ma vie marquée par de profondes transitions personnelles. Partant sur des voyages quotidiens à la campagne pour photographier, je cherchais principalement du calme et de la solitude pour réfléchir à ma situation actuelle, dans l’espoir de trouver la détermination et le sens de l’orientation.

En regardant ce projet rétrospectivement, je vois que ma vie intérieure a trouvé son chemin dans ces images, en reflétant le changement existentiel que je traversais et mettant à nu la transition dans la façon dont j’ai vécu le paysage autour de moi. L’histoire de la visite est devenue beaucoup plus introspective que je ne l’avais jamais prévu, soulignant non pas un lieu concret, mais plutôt une zone personnelle et imaginaire, où les chemins ne mènent nulle part et les structures artificielles restent sur l’objectif existant et démis de leurs objectifs. Cette série d’images n’offre pas un compte rendu clair de ce qui me traversait l’esprit à l’époque, mais comble plutôt une lacune où les mots deviennent insuffisants. Je m’intéresse à cette abstraction photographique de la pensée, où le paysage est décontextualisé et devient quelque chose d’autre, une toile pour ma topographie intérieure.

Les zones que j’ai visitées étaient pour la plupart accessibles en voiture, à quelques heures seulement de la ville et à faible densité de population. L’un des luxes de l’Islande est qu’à l’extérieur de la capitale, on peut voyager pendant des heures sans rencontrer personne. Au fur et à mesure que mon travail progressait, mes voyages augmentaient en fréquence et se sont lentement transformés en un rituel répétitif et évavissant – un exercice de solitude.

Je crois que cela m’a finalement aidé à faire de ces paysages les miens. »