06.05.2012
— 17.06.2012
vernissage: 05.05.2012 dès 17h30
Dans les années quatre-vingt, à Genève, le squat fut considéré comme un moyen de lutte contre la spéculation immobilière et de ce fait toléré par la ville.
On créa même une police spéciale appelée «brigade des squats» censée faire l’intermédiaire entre les propriétaires et les squatters. Au milieu des années 1990, jusqu’à 160 lieux étaient occupés simultanément par plus de 2000 personnes.
Dans ces lieux vides et délabrés, laissés à l’abandon depuis des années, s’est développée une façon de vivre parallèle, avant tout communautaire et associative, basée sur le partage et l’expérimentation de modèles alternatifs à la société marchande et consommatrice. Sous prétexte que la spéculation immobilière est terminée, et qu’il n’y a plus d’appartements, on évacue des gens sans les considérer comme des habitants, sans proposition de relogement et sans possibilité de perpétuer leur expérience de vie collective.
Aujourd’hui, le squat s’est exilé dans des roulottes à la périphérie de la ville, conséquence de l’abandon des politiques tolérantes qui prévalaient avant les années 2000.
Le photographe Julien Gregorio propose à travers une exposition et un livre les portraits sur 10 ans (2002-2012) du mouvement squat à Genève. Ses photos évoquent des installations, des vies quotidiennes, des évacuations et les évolutions d’une forme d’habitat motivée par la crise du logement et des aspirations à la vie communautaire. On découvre que l’histoire du mouvement squat à Genève a été aussi celle de l’invention d’une ville un peu plus hospitalière à la diversité des personnes et des manières de vivre. Ce travail en est la mémoire ouverte.
«Squats, Genève 2002–2012» est publié aux éditions Labor et Fides.