Kirghizistan

Christoph Schütz

22.03.2003

 — 20.04.2003

Si l’on prend l’horizon comme la métaphore de l’espoir et si l’on considère que l’immense lac Issyk-Koul recèle les souvenirs du temps passé, on comprend que pour les Kirghizes ce lac de montagne représente plus qu’un simple plan d’eau.

La troublante beauté du lac équilibre l’âme de ce peuple face à l’issue incertaine de la vie. Le doux et incessant murmure des vagues sur la plage leur rappelle que le temps poursuit inexorablement son cours.

La passage du Kirghizistan, d’une République de l’ex-Union soviétique à un pays démocratique doté d’une économie de marché ne se fait pas sans quelques grincements de dents. Les Kirghizes apprennent par les médias qu’ils font désormais partie de la société globalisée. Mais alors que leur président, Askar Akajev, parle de la „ Suisse d’Asie Centrale “, autour d’eux, les rares progrès ne parviennent pas à compenser la déliquescence des infrastructures et d’un grand nombre de valeurs traditionnelles.

A leur arrivée, les visiteurs occidentaux sont saisis par la beauté naturelle du pays et charmés par l’hospitalité des Kirghizes. Ils jettent un regard nostalgique sur l’esthétique soviétique omniprésente alors que les gens du pays n’y voient que le symbole de l’immobilisme de leur pays, du manque d’un véritable renouveau.

Or, alors que la vieille génération est en partie désillusionnée, nombreux sont les jeunes Kirghizes pleins d’espoir qui veulent contribuer à reconstruire leur pays.